30 Avr Éteindre les incendies, l’art de ne pas créer de valeur
Ils sont apparemment utiles, ils ont même l’air indispensables, ils sont partout, ils ont les solutions aux problèmes de l’instant, et pourtant… Ils sont une partie du problème.
Ils sont une menace pour l’organisation et, en fin de compte, aussi pour eux-mêmes.
Une entreprise qui dispose d’un pompier qui compense sa désorganisation retarde le moment où elle en prendra conscience, l’empêche de tirer les enseignements et les retours d’expériences tant chaque situation semble être traitée de manière ad-hoc.
Néanmoins, quand les traitements d’exceptions deviennent la norme, il n’y a plus guère que nos pompiers pour pouvoir les gérer. Jusqu’au jour où… jusqu’au volume charnière où tout bascule.
A ce moment seulement, on se rend compte de toute l’énergie qui à été dépensée pour réinventer sans cesse des procédés ou des procédures, pour ne pas avoir pris la peine de standardiser, de catégoriser, de normaliser, bref, de s’organiser.
Un mécanicien vous dira que cette énergie est de la friction qui échauffe la mécanique et dissipe une partie de l’énergie à l’intérieur même du moteur, perdue pour la propulsion.
Si vous avez cette personne dans votre organisation, c’est un signal à ne pas négliger, vous ne créez pas toute la valeur potentielle que permet votre entreprise.
Une partie de ce potentiel y est consommé à perte à l’intérieur. C’est également un triste signal pour le collaborateur si dévoué qui a si longtemps œuvré à sauver les meubles.
Au pire, comme il s’est rendu indispensable, il ne pourra obtenir la promotion qu’il pense avoir mérité, car personne ne pourra remplacer ce couteau suisse.
Au mieux, après que l’entreprise se soit organisée, il se sentira bien moins utile et probablement à l’étroit dans une situation délivrée du chaos et de l’improvisation.
« On obtient des résultats en exploitant des opportunités, non en résolvant des problèmes ».Peter Drucker
Patrick Colot
Administrateur TEC-MA